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Les deux jeunes gens, après avoir attendu quelques minutes pour laisser aux douaniers le temps de s’éloigner, s’apprêtaient à sortir de leur retraite, quand ils entendirent dans le lointain un bruit de grelots et le roulement d’une voiture.

C’est le courrier de Turin, dit Paul, laissons-le passer, nous sortirons ensuite, et le bruit que nous pourrions faire sera couvert par celui de la voiture.

Mais tout à coup ils entendirent les grelots s’agiter vivement, le fouet claquer plus fortement et des voix qui semblaient appeler au secours.

— Qu’est-ce que cela ? exclama Claude, en prêtant l’oreille et en appuyant la main sur le bras de son compagnon.

Au secours ! au secours ! cria-t-on de nouveau.

Nos jeunes gens laissèrent leurs ballots sur place, ne conservant que leurs bâtons, et en deux ou trois bonds furent sur la grande route.

Ils eurent bientôt reconnu d’où venait l’appel. À quelque distance d’eux un bruit confus de voix, de coups de fouet, de cris, de piétinements de chevaux se faisait entendre.

— Bien sûr que c’est un mauvais coup que l’on veut faire, dit Guidon, et ils se mirent à courir de toutes leurs forces.

À mesure qu’ils avançaient, le bruit paraissait diminuer ; on n’entendait plus que de temps à autre le son des grelots.

— Courage courage ! on y va, cria Claude, quand