Page:Gex - Vieilles gens et vieilles choses (1885).pdf/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 59 —

cahiers d’écriture. Ils ne doivent pas être, comme moi, une demoiselle bien élevée, sage, tranquille et ne parlant que lorsqu’on l’interroge… Oh ! qu’ils sont heureux, et que je voudrais être à leur place !… »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tout passe, nous le savons bien maintenant, n’est-ce pas ?… Le plaisir et la peine se succèdent tour à tour, et le rire revient vite aux lèvres de l’enfant.

La journée s’acheva. Je fus pardonnée. La Fontaine s’en revint de son voyage sous la commode, et le coton se dévida, grâce au concours précieux et assidu de cette chère grand’mère qui, je le crois, sans l’avoir jamais su positivement cependant, avait le cœur aussi gros que le mien de la punition que j’avais failli faire.

J’avais signé un nouveau traité de paix avec mes quatre adversaires, et dès le lendemain de mon emprisonnement, nous avions repris nos jeux, nos promenades. Pourtant, je l’avoue, je laissais bien souvent mes camarades se créer des distractions nouvelles ou faire des courses lointaines pour écouter les interminables récits de la jolie danseuse.

J’avais obtenu que Sta et Pruk pourraient venir dans la journée s’installer dans la cour de la ferme, située sous les fenêtres de la chambre où grand’mère travaillait. De cette façon, j’étais surveillée sans être privée de la présence de mes amis. Que d’heures nous avons passées assises toutes deux