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d’une même régie les principales branches du revenu, ou du moins les douanes et les impôts, sur les consommations[1].

Édit de Caracalla.

Les sentimens de Caracalla n’étaient pas les mêmes que ceux des Antonins, et ce prince se trouvait réellement dans une position très-différente. Nullement occupé, ou plutôt ennemi du bien public, il ne pouvait se dispenser d’assouvir l’avidité insatiable qu’il avait lui-même allumée dans le cœur des soldats. De tous les impôts établis par Auguste, il n’en existait pas de plus étendu, et dont le produit fût plus considérable, que le vingtième sur les legs et sur les héritages. Comme cette taxe n’était pas particulière aux habitans de Rome ni à ceux de l’Italie, elle augmenta continuellement avec l’extension graduelle du droit de bourgeoisie.

Le titre de citoyen donné aux habitans des provinces
pour les soumettre à de nouveaux impôts.

Les nouveaux citoyens, quoique soumis également aux nouveaux impôts, dont ils avaient été exempts comme sujets[2], se croyaient amplement dédommagés par le rang et par les priviléges qu’ils obtenaient, et par une perspective brillante d’honneurs et de fortune qui se présentait tout à coup à leur ambition. Mais toute distinction fut détruite par l’édit du fils de Sévère. Loin d’être une faveur, le

  1. Les tributs proprement dits n’étaient point affermés, puisque les bons princes remirent souvent plusieurs millions d’arrérages.
  2. La condition des nouveaux citoyens est très-exactement exposée par Pline (Panégyr., c. 37, 38, 39) : Trajan publia une loi très-favorable pour eux.