Aller au contenu

Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La faiblesse des Arabes chrétiens les avait empêchés de s’opposer à son ambition ; les disciples de Jésus étaient chers à l’ennemi des Juifs ; et un conquérant avait intérêt de proposer une capitulation avantageuse à la religion la plus puissante de la terre.

Mort de Mahomet. A. D. 632. 7 juin.

Mahomet conserva jusqu’à l’âge de soixante-trois ans les forces nécessaires aux travaux temporels et spirituels de sa mission. Ses accès d’épilepsie, calomnie inventée par les Grecs, devraient exciter la pitié plutôt que l’aversion[1] : mais il crut avoir été empoisonné à Chaibar, par une femme juive[2].

    p. 169) ; mais Mosheim (Hist. ecclés., p. 224) montre la futilité de leur opinion, et il penche vers celle qui croit la patente supposée. Cependant Abulpharage cite le traité de l’imposteur avec le patriarche Nestorien (Assemani, Bibl. orient., t. II, p. 418) ; mais Abulpharage était primat des jacobites.

  1. Théophane, Zonare et le reste des Grecs, assurent que Mahomet avait des accès d’épilepsie ; et cette assertion est avidement adoptée par la bigoterie grossière de Hottinger (Hist. orient., p. 10, 11), de Prideaux (Vie de Mahomet, p. 12) et de Maracci (t. II), Alcoran (p. 762, 768). Les titres de deux chapitres du Koran (73, 74), intitulés l’enveloppé et le couvert, assignés à l’appui de ce fait, ne se prêtent que bien difficilement à une pareille interprétation. Le silence ou l’ignorance des commentateurs musulmans est plus décisif qu’une dénégation péremptoire ; et Ockley (Hist. of the Saracen., t. I, p. 301), Gagnier (ad Abulféda, p. 9, Vie de Mahomet, t. I, p. 118) et Sale (Koran, p. 469-474) se rangent du côté le plus charitable.
  2. Abulféda (p. 92) et Al-Jannabi (apud Gagnier, t. II, p. 286-288), ses zélés partisans, avouent avec franchise ce