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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/318

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reur grec, et traité comme son allié. Les troupes mahométanes rendirent quelques services et commirent beaucoup de désordres dans les guerres civiles de la Romanie. Mais la Chersonnèse se trouva insensiblement peuplée d’une colonie de Turcs ; et la cour de Byzance sollicita en vain la restitution des forteresses de la Thrace. Après quelques délais artificieusement prolongés par le prince ottoman et son fils, on en fixa le rachat à la somme de soixante mille écus, et le premier payement avait été acquitté, lorsque les murs et les fortifications de la plupart de ces villes furent renversés par un tremblement de terre ; les Turcs occupèrent les places démantelées ; ils rebâtirent Gallipoli, et Soliman eut soin de repeupler de mahométans cette ville, clef de l’Hellespont. L’abdication de Cantacuzène rompit les faibles liens de l’alliance domestique. Par ses derniers conseils, il engageait ses compatriotes à éviter une guerre imprudente, à comparer le nombre, la discipline et l’enthousiasme des Turcs à la faiblesse et à la pusillanimité des Grecs. Ces avis prudens furent méprisés par l’opiniâtre vanité d’un jeune homme, et justifiés par les victoires des mahométans. [Mort d’Orchan et de son fils Soliman.]Au milieu de ses succès, Soliman tomba de cheval dans un exercice militaire du Jerid et perdit la vie ; le vieil Orchan succomba peu de temps après à sa douleur.

Règne d’Amurath Ier et ses conquêtes en Europe. A. D. 1360-1389. Septembre.

Mais les Grecs n’eurent pas le loisir de se réjouir de la mort de leurs ennemis ; le glaive des Turcs se montra également redoutable entre les mains d’Amu-