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fleuve dont la source descend des montagnes du Thibet[1]. Il revint en côtoyant celles du nord ; et cette course rapide, d’une seule année, ne put justifier l’étrange crainte des émirs, que les climats du midi ne fissent dégénérer leurs enfans en une race d’Indous.

Guerre de Timour contre le sultan Bajazet. A. D. 1400. 1er sept.

Ce fut sur les bords du Gange que Timour apprit, par ses rapides messagers, les troubles élevés sur les confins de la Géorgie et de l’Anatolie, la révolte des chrétiens et les desseins ambitieux du sultan Bajazet. Son âge de soixante-trois ans, et d’innombrables travaux, n’avaient altéré ni la vigueur de son corps ni celle de son âme ; après quelques mois de repos dans le palais de Samarcande, il annonça une nouvelle expédition de sept ans dans les pays occidentaux de l’Asie[2]. Les soldats qui avaient fait les campagnes

  1. Les deux grandes rivières, le Gange et le Bourampooter, tirent leur source, dans le Thibet, des flans opposés de la chaîne des mêmes montagnes, à une distance de douze cents milles l’une de l’autre, et après un cours tortueux de deux mille milles, elles se rejoignent près du golfe du Bengale. Tel est cependant le caprice de la renommée, que le Bourampooter est découvert tout récemment, tandis que le Gange est fameux depuis un grand nombre de siècles dans l’histoire ancienne et moderne. Coupèle, où Timour remporta sa dernière victoire, doit être située près de Loldong, à onze cents milles de Calcuta ; les Anglais y campèrent en 1774 (Mémoire de Rennel, p. 7, 59, 90, 91-99).
  2. Voyez les Institutions (p. 141) jusqu’à la fin du premier livre, et Sherefeddin (l. V, c. 1-16) jusqu’à l’arrivée de Timour en Syrie.