Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/348

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et si l’avarice était sa passion dominante, il avait de fréquentes occasions de la satisfaire par d’abondantes moissons de présens, par des taxes, et par un casuel considérable. Quoique les empereurs n’eussent plus rien à craindre de l’ambition de leurs préfets, ils n’en avaient pas moins l’attention de contre-balancer le pouvoir de cette grande charge, par la brièveté et l’incertitude de sa durée[1].

Préfets de Rome et de Constantinople.

Rome et Constantinople, à raison de leur importance, furent les seules villes sur lesquelles les préfets du prétoire n’eurent aucune autorité. L’expérience avait démontré que la marche ordinaire des lois était trop lente pour conserver l’ordre et la tranquillité dans des villes d’une si vaste étendue, et elle avait fourni à la politique d’Auguste un prétexte pour établir à Rome un magistrat qui contînt une populace licencieuse et turbulente, par la terreur d’un pouvoir et de châtimens arbitraires[2]. Valérius

    pire, institua un préfet du prétoire pour l’Afrique, il lui accorda un salaire de cent livres d’or. Cod. Just., l. I, tit. 27, leg. 1.

  1. Sur cette dignité, ainsi que sur les autres dignités de l’empire, il suffit de renvoyer aux commentaires étendus de Pancirole et de Godefroy, qui ont recueilli avec soin, et disposé avec exactitude et avec ordre, tous les matériaux tirés de la loi et de l’histoire. Le docteur Howell (History of the World., vol. II, p. 24-77) a fait, d’après ces auteurs, un Précis très-net de l’état de l’Empire romain.
  2. Tacite, Annal., VI, II ; Eusèbe, in Chron., p. 155, Dion-Cassius, dans le Discours de Mécène (l. VII, p. 675),