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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 4.djvu/149

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pliés et inaliénables du prince et de ses sujets. On peut évaluer à six cents livres sterling le revenu des évêques placés à une distance égale de l’opulence et de la pauvreté[1] ; mais il augmentait insensiblement en proportion de la puissance et de la richesse des villes qu’ils gouvernaient. On trouve dans un registre authentique, mais imparfait[2], l’énumération de quelques maisons, boutiques, jardins et fermes situées dans les provinces d’Italie, d’Afrique et d’Orient, qui dépendaient des trois basiliques de Rome, Saint-Pierre, Saint-Paul, et Saint-Jean-de-Latran. Elles produisaient, outre une réserve d’huile, de toile, de papier et d’aromates, un revenu net de vingt-deux mille pièces d’or, environ douze mille livres sterling. Dans le siècle de Constantin et de Justinien, les évêques ne possédaient plus et peut-être ne mé-

  1. Voyez Justinien, Novell., CXXIII, 3. Il ne parle ni du revenu des patriarches ni de celui des plus riches prélats. La plus haute évaluation du revenu d’un évêché est portée à trente livres d’or, et la plus basse à deux livres ; la moyenne serait à peu près seize livres ; mais toutes ces évaluations sont fort au-dessous de la valeur réelle.
  2. Voyez Baronius, Annal. ecclés., A. D. 324, nos 58, 65, 70, 71. Tous les actes qui sortent du Vatican sont justement suspects. Cependant ces registres ont un air d’antiquité et d’authenticité ; et il est évident que s’ils ont été forgés, ce fut dans un temps où l’avidité des papes aspirait à des fermes, et non pas encore à des royaumes.