Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/204

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son église, racheta du produit de cette vente sept mille Persans captifs ; leur fournit avec une tendre libéralité tout ce dont ils avaient besoin, et les renvoya dans leur patrie apprendre au monarque persan quel était le véritable esprit de la religion qu’il persécutait. Des actes de bienfaisance exercés au milieu des fureurs de la guerre, doivent toujours réussir à diminuer l’animosité des nations ennemies, et je me plais à croire que la générosité d’Acace contribua au rétablissement de la paix. Dans la conférence tenue sur les confins des deux empires, les ambassadeurs romains donnèrent une idée bien méprisable du caractère de leur souverain en voulant exagérer l’étendue de sa puissance ; ils conseillèrent sérieusement aux Persans de prévenir par une prompte conciliation la colère de Théodose, qui n’était pas encore instruit de cette guerre éloignée. Une trêve de cent ans fut solennellement ratifiée ; et quoique la tranquillité publique ait été menacée par les révolutions de l’Arménie, cependant les successeurs d’Artaxercès et de Constantin respectèrent, durant près de quatre-vingts années, les conditions principales de ce traité.

L’Arménie partagée entre les Romains et les Persans. A. D. 431-440.

Depuis le premier combat entre les Parthes et les Romains, sur les bords de l’Euphrate, les puissans protecteurs de l’Arménie[1] l’opprimèrent tour à

  1. Ce récit de la ruine et du partage du royaume d’Arménie est tiré du troisième livre de l’histoire d’Arménie de Moïse de Chorène. Quoiqu’il n’ait aucune des qualités estimées dans un historien, son instruction locale, la pas-