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leur assurer la fidélité du peuple fier et indocile qui habitait les confins du pays de Galles et de Cornouailles, et qu’ils avaient récemment soumis. Le sage Ina, législateur de Wessex, réunit les deux nations par les liens de l’alliance domestique, et l’on remarque quatre seigneurs bretons du Somersetshire placés honorablement à la cour du monarque saxon[1].

Mœurs des Bretons.

Les Bretons indépendans retombèrent, à ce qu’il paraît, dans l’état de barbarie primitive dont ils étaient imparfaitement sortis. Séparés par leurs ennemis, du reste du genre humain, ils devinrent bientôt, pour le monde catholique, un objet de scandale et d’horreur[2]. Les montagnards du pays de Galles professaient encore le christianisme ; mais ces schismatiques indociles rejetaient avec opiniâtreté les mandats du pontife romain relativement à la forme de la tonsure de leurs clercs, et au jour de la célébration de la fête de Pâques. L’usage de la langue latine fut aboli, et les Bretons furent privés de l’usage

    leg. Anglo-Saxon., p. 71. Nous pouvons observer que ces législateurs, les Saxons occidentaux et les Merciens, continuèrent leurs conquêtes dans la Bretagne après qu’ils eurent embrassé le christianisme. Les lois de quatre rois de Kent ne daignent pas même indiquer l’existence de leurs sujets bretons.

  1. Voyez Carte, Hist. d’Anglet., vol. I, p. 278.
  2. À la fin de son histoire (A. D. 731), Bède décrit l’état ecclésiastique de l’île, et blâme la haine implacable, quoique impuissante, des Bretons contre les Anglais et l’Église catholique, l. V, c. 23, p. 219.