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Situation des Vandales. Hilderic. A. D. 523-530.

D’après l’ordre de succession établi par le testament du prince qui fonda le royaume d’Afrique, la couronne avait passé en ligne directe à Hilderic, l’aîné des princes vandales : fils d’un tyran, petit-fils d’un conquérant, il avait été porté par la douceur de son caractère à suivre des maximes de clémence et de paix, et son avénement avait été signalé par un édit salutaire qui rendait deux cents évêques à leurs églises, et qui permettait de professer librement le symbole de saint Athanase[1]. Mais les catholiques reçurent avec une reconnaissance froide et passagère une grâce qui se trouvait bien au-dessous de leurs prétentions ; et les vertus d’Hilderic blessèrent les préjugés de ses compatriotes. Les prêtres ariens osèrent faire entendre qu’il avait renoncé à sa foi, et les soldats lui reprochèrent plus hautement d’avoir dégénéré du courage de ses ancêtres. On soupçonnait ses ambassadeurs d’une secrète et honteuse négociation à la cour de Byzance ; et son général, qu’on surnommait l’Achille des Vandales[2], perdit

  1. Voyez Ruinart (Hist. persec. Vandal., c. 12, p. 589). La meilleure des autorités qu’il cite est celle de la Vie de saint Fulgence, composée par un de ses disciples, copiée en grande partie dans les Annales de Baronius, et imprimée dans plusieurs recueils considérables. (Catalog. Biblioth. Bunaviænæ, t. I, vol. II, p. 1258).
  2. Quelle qualité de l’esprit ou du corps fit donner le nom d’Achille au général des Vandales ? Fut-ce à cause de son activité, de sa beauté ou de sa valeur ? Et en quelle langue les Vandales avaient-ils lu Homère ? Le poète grec avait-il été traduit dans la langue de ces Barbares ? Les