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le renoncement au voyage

douloureux. Athman avec lui dialoguait.

À chaque vers que celui-ci chantait, la flûte répondait, reprenait, en la frisant un peu, la mélodie. Sur l’air de :

 Ma jeunesse s’écoule dans l’exil.

il chanta son premier poème et le second sur :

 J’ai frappé à la porte du jardin
 Le rossignol m’a dit : entrez ;
 La rose m’a ouvert la porte
 Et m’a accueilli le jasmin.

Le dernier sur :

 J’ai fait un jeûne de plus d’un mois
 Pour un seul baiser de sa bouche.

La lune, étroite encore, avançait dans le ciel couleur d’eau ; elle éclairait très faiblement le beau visage de Bou-Azis ; j’admirais ses

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