Page:Gide - La Tentative amoureuse, ou le Traité du vain désir.djvu/48

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ANDRE GIDE

longtemps dans l’ombre, et les hauts chênes de l’avenue, au-dessus d’eux étendaient leurs branches. Leurs chevaux montaient lentement la route toute droite escarpée. Tandis qu’ils montaient augmentait autour d’eux la lumière. Sur le plateau le jour parut. — Sur le plateau s’étendait une autre avenue, plus vaste, coupant la première et qui suivait le sommet de la colline. Les deux chevaliers s’arrêtèrent. L’un dit : Séparons-nous, mon frère ; ce n’est pas la même route qui tous deux nous appelle — et mon courage suffisant n’a que faire du vôtre à mon aide. Où l’un vaut, l’autre est inutile. — Et l’autre dit : Adieu mon frère. — Puis, se tournant le dos, cha-