Page:Gide - Le Journal des Faux-monnayeurs 1926.djvu/137

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un verre de porto ; ou mieux, laissez-moi vous préparer un cocktail.

Il ouvrit un petit buffet bas, mais il n’en eut pas plutôt sorti des gobelets et diverses bouteilles, qu’un coup de sonnette retentit…

ii

Il n’y a pas bien longtemps que j’ai fait la connaissance d’Édouard ; mais, depuis que je le connais, ma vie a pris un tour neuf et je trouve enfin son emploi. Je commençais vraiment d’être las de ne vivre que pour moi-même ; je ne m’aime pas assez pour cela. Au demeurant, pas bien assuré de répondre à ce qu’Édouard attend de moi ; je sens en mon esprit je ne sais quoi de courant et de desultory

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