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des désirs qui s’attachent à cette marchandise. Il est clair que dire que le désir grandit, la quantité restant la même, c’est dire que l’utilité finale et la valeur doivent augmenter. Et si à l’inverse, le désir restant le même, la quantité vient à augmenter, nous savons que l’utilité finale diminue et peut tomber jusqu’à zéro. En ce sens, la loi de l’offre et de la demande est une formule commode et claire dont nous ne nous ferons pas scrupule de nous servir à l’occasion, mais qui ne dit rien de plus que ce que nous savons déjà.


V

DE LA VALEUR NORMALE.

Si la valeur d’échange est uniforme sur un même marché, d’après les lois que nous venons d’expliquer, elle varie au contraire souvent d’un moment à un autre, ainsi qu’on le voit clairement dans les cotes quotidiennes des marchés et des Bourses de commerce.

Cependant on remarque que dans ces oscillations la valeur tend vers un certain point fixe, comme le pendule en mouvement vers la position verticale, ou le niveau de la mer agitée vers la position horizontale. Ce point fixe est celui qui est déterminé par le coût de production.

On désigne sous ce nom la somme des valeurs, en matériaux ou en services, consommée pour produire une richesse (et qui comprennent le prix de la main-d’œuvre, l’intérêt, l’amortissement et l’assurance du capital, les impôts, le prix de la matière première et le coût de transport, lesquels se ramènent à leur tour aux éléments que nous venons d’énumérer).

Quand la valeur d’un objet est à peu près égale à son coût de production, elle est dans la position d’équilibre on dit que sa valeur est normale.

Il est facile de comprendre pourquoi. Toutes les fois que la valeur d’échange est au-dessus des frais de production, il en