Page:Gide - Un esprit non prévenu, 1929.djvu/35

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ceux qui tiennent pour vérité ces paroles : « Mon royaume n’est pas de ce monde… Les premiers seront les derniers » ; et qui mettent en pratique ce précepte : « Si quelqu’un prend ta robe, donne-lui donc aussi le manteau ».

Je manquais, à un degré qui n’est pas croyable, de « savoir-vivre ». Non que mes parents m’eussent mal élevé ; bien au contraire, j’avais reçu la meilleure éducation du monde, et je ne sais trop à quoi attribuer ce manque de manières qui faisait que je ne me sentais jamais parfaitement à mon aise dans un salon ou à une table un peu bien servie et nombreuse.