Page:Gide - Un esprit non prévenu, 1929.djvu/84

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qui prit grand’peine à démêler l’écheveau des superstitions qui formèrent la mythologie, cherchant de-ci, de-là, l’origine de chacun des fils qu’emmêlèrent autour du sensible pivot de la Grèce le lore de peuples très divers.

Qu’ils aient raison, c’est ce que je ne mets pas en doute ; mais voici qui ne m’explique ni la fortune de ces mythes à travers les arts grecs, ni comment, sans les fausser en rien, jusqu’en deçà de la période alexandrine ils ont pu satisfaire à la civilisation la plus harmonieuse qu’ait essayé l’humanité. Que s’ils ne doivent cette concurrente harmonie qu’à cette civilisation même et que si chacun d’eux peut être assimilé à un vase que chaque philosophe et poète lentement