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HUITIÈME LEÇON

LE COUVENT DE SAINT-MARC À FLORENCE. FRA ANGELICO SAVONAROLE. LES PROPHÉTIES DE LA SIBYLLE


Le couvent de Saint-Marc. L’Observance. La sainteté au xve siècle. — I. Le bienheureux Angelico. L’artiste et le saint, son caractère et son génie. Angelico et la Renaissance. — II. Caractères de la Renaissance. Découverte de l’antiquité. Frà Francesco Colonna, auteur du Songe de Poliphile. Analyse et esprit du livre. L’archéologue et l’érudit. Le paganisme. La volupté. — III. Jérôme Savonarole. Le Bûcher des Vanités. Idées de Savonarole sur l’art. Le problème de la Renaissance. — IV. Antiquité et Christianisme. Essai de conciliation. Filippo Barbieri et le livre des Sibylles. La Chambre de la Signature.


Le couvent de Saint-Marc à Florence est un des lieux les plus émouvants de l’univers[1]. Ce n’est pas seulement un musée de peintures, le sanctuaire d’un génie à jamais adorable : là se joua un des drames intellectuels les plus passionnants dont l’histoire fasse mention. Deux noms résument tout et valent un discours : ici peignit Angelico, — ici parla Savonarole.

Le xve siècle vit se produire dans les ordres mendiants un vif mouvement de ferveur, le mouvement de l’Observance[2]. Chez les Dominicains surtout, on assiste, sur le tombeau de sainte Catherine de Sienne, à un dégagement admirable de vie mystique. Dans les annales dominicaines, le xve siècle est le siècle des saints. Vingt-neuf

  1. Cf. Marchese, San Marco di Firenze, Florence, 1853, in-fo ; — Henry Cochin, le Bienheureux Frà Giovanni Angelico de Fiesole (collection : Les Saints), 4e édit., 1908.
  2. Holzapfel, Historia Ordinis Minorum, Munich, 1909, — Mortier. Hist. des Maîtres Généraux de l’Ordre des Frères Prêcheurs, t. IV, 1908.