TRISTESSE D’AUTOMNE
Parmi les sarments bruns des lointaines pinières,
Le village, au vallon, estompe son décor.
Sur le miroir des eaux comme au fond des ornières
Le vent souffle du Sud avec un mol essor.
L’oiseau, lugubrement, dit au bord de l’ormière,
De son plaintif adieu la douleur, en passant.
L’azur calme se voile, et soudain la lumière
Laque de chauds rayons le ruisseau frémissant.
Les saules effeuillés hérissent leurs squelettes
Où, parfois, des nids morts en l’angoisse des soirs
Évoquent le départ attristant des fauvettes
Vers un lieu plus propice à leurs joyeux espoirs.
L’écho ne redit plus sur la proche colline,
Au bétail attardé, l’appel du laboureur
Qui, revenant des champs dans le soir qui s’incline,
Rentre las, mais le cœur content de son labeur.