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LES GUÉRÊTS EN FLEURS


Un calme lourd et monotone
Semble régner depuis toujours,
Car la tristesse que l’automne
Laisse au cœur esseulé des jours,
En nous-mêmes vibre et résonne.

Déjà le vent rude et glacé
Sème la mort sur son passage,
Cependant que le sol gercé
Tout au fond nu du paysage
Semble un tableau demi brossé.

Voilà pourquoi, malgré la bise,
Courbés sous le fardeau des ans,
S’en vont sur quelque pierre grise
S’agenouiller ces paysans,
Au sortir de la vieille église.

Et pendant que sur le pays
Les cloches pleurent dans l’espace,
L’âme pieuse des logis
Pour les défunts demandant grâce
Entonne un long De Profundis.