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LES GUÉRÊTS EN FLEURS


Les cèdres rabougris et les aulnes tremblants
Où se cachent le lièvre et la perdrix farouches ;
Les buissons dans lesquels gisent les nids, les souches ;
Sur ces choses, la neige épand ses flocons blancs.

Les bons gros yeux rêveurs et givrés des fenêtres
Dont, au loin, les rideaux semblent d’épais sourcils,
Ne reconnaîtront plus sous les frimas subtils,
Passant par le chemin, l’étranger ou les maîtres.

Ils pourront du logis approcher lentement
Sans qu’ils soient reconnus sous leurs simples livrées,
Sans que le bruit trop lourd de leurs bottes ferrées
Ne suscite du chien le farouche aboiement.

Si bon leur semble, alors, ils pourront de passage
Rôder inaperçus au fond des basses-cours ;
Car le gel lui faisant prêt de son blanc concours,
La vitre en cachera jusqu’aux traits du visage.