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LES GUÉRÊTS EN FLEURS


Ainsi, dans ce doux charme espéré d’un autre âge,
Contemplant, mi-rêveur, tous ces champs qui sont miens,
Fidèle à leurs désirs, fidèle à leur adage,
Je continuerai l’œuvre agréable aux anciens.

D’abondantes moissons ployant sous leurs richesses ;
Des vergers aux rameaux de beaux fruits surchargés,
— Tel un cœur débordant de sincères promesses —
Mûriront au soleil des midis prolongés.

Une mère chrétienne au cœur aimant et tendre,
Éveillant les aïeux près de l’âtre assoupis,
Récitera, pour ceux que la mort vint surprendre,
Une prière, à l’heure où dorment les épis.

Et comme au temps lointain des récoltes fécondes,
Quand l’aïeule espérait au retour de l’aïeul,
Je reviendrai des champs suivant les sentes blondes,
L’âme rassérénée et le cœur bien moins seul.