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Page:Gingras - Les Guérêts en fleurs, poèmes du terroir, 1925.djvu/90

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LES GUÉRÊTS EN FLEURS


La plaine, l’herbe et les moissons
En frémissent encore toutes.
Il n’est jusqu’aux cailloux des routes
Qui même en ont gardé les sons.

Le puits dont la margelle tremble
A connu vos moindres secrets,
Quand, au crépuscule, indiscrets,
Vous y veniez danser ensemble.

Et l’on dirait que par ces soirs
De lune, où l’ombre à l’onde cache
Un peu de vague, y fait panache
La pénombre de vos corps noirs.

Le nuit, penché sur mon grimoire,
Bien des fois j’entendis vos chants,
Et tous ces souvenirs touchants
Peuplent mon cœur et ma mémoire.