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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

« Si tu as l’esprit pur, pur est tout ton corps. »

« Si ton esprit est pieux, tu ne saurais souffrir aucun mal après ta mort : le souffle qui t’anime se fixera en haut dans le ciel. »

« Voici la définition de l’homme : une outre gonflée. »

C’est-à-dire qui se vide et s’affaisse, quand elle est abandonnée par le souffle qui la soutenait. Citons encore deux vers conservés par Plutarque et sans doute authentiques ; il y est question d’un mort :

« L’union qui s’était formée s’est dissoute, et il s’en est retourné là d’où il était venu, la terre à la terre, le souffle en haut : qu’y a-t-il là de pénible ? Absolument rien. »

L’âme, d’après une proposition pythagoricienne, est une particule détachée de l’éther. Il y a quelque rapport entre cette pensée et l’assertion de Ménandre d’après laquelle Épicharme disait que les dieux étaient les vents, l’eau, la terre, le soleil, le feu, les astres, et qui, sous une forme peu scientifique, renfermait sans doute une allusion aux quatre ou aux cinq éléments primitifs admis par les pythagoriciens. Ce n’est pas le lieu d’interpréter en détail ni ce témoignage ni les autres textes. Il nous suffit de remarquer que les fragments philosophiques d’Épicharme, plus ou moins authentiques et portant plus ou moins la