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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

nuptial en débauche syracusaine. On sert un merveilleux poisson : c’est pour Jupiter. Il apprend qu’il y en a un autre pareil au marché : il le fait vite acheter pour lui-même et pour sa femme. Minerve, la chaste déesse, est la joueuse de flûte du repas ; elle accompagne Castor et Pollux, qui exécutent une danse armée. Quant aux Muses, au lieu de charmer l’Olympe par leurs concerts, elles sont rappelées à leur première origine mythologique, elles redeviennent des nymphes des eaux, et non pas des eaux inspiratrices, mais des eaux poissonneuses du Nil, de l’Achéloüs, de cinq autres fleuves, qui représentent ce genre de richesses dans différentes parties de la terre, et l’on a soupçonné que leurs parents Piéros et Pimpléis, substitués à Jupiter et à Mnémosyne, personnifiaient par un jeu de mots étymologique, en même temps que les souvenirs de la Thrace poétique, l’embonpoint et la voracité. Ce chœur de Muses peu poétiques est donc composé des pourvoyeuses de la table des immortels, et quelques vers semblent indiquer que, dans la première forme de la comédie, le grand dieu Neptune remplissait une fonction analogue, ou faisait du moins le commerce maritime de filets dans l’intérêt des pêcheurs et de leurs clients.

Ce festin de l’Olympe réalisait par l’abondance et la variété tous les rêves de la gourmandise ou plu-