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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

Nous avons vu qu’Épicharme avait créé le type du parasite ; on parle aussi d’un type d’ivrogne de son invention. Y avait-il dans ses pièces beaucoup d’autres figures de ce genre ? Jusqu’où en avait-il poussé l’étude et dans quelle mesure y marquait-il les traits caractéristiques ? Pour nous placer à un point de vue plus particulier, en quoi différaient-elles chez lui de celles qui, peut-être auparavant, avaient été tracées par le poète mégarien Mæson, inventeur d’un personnage de cuisinier bouffon auquel son nom était resté ? Ce Mæson, aujourd’hui si inconnu, avait eu sa célébrité. Non seulement il avait été l’objet de la faveur des Pisistratides, mais des sentences de lui, gravées sur les Hermès, étaient sues par cœur de tous les Athéniens. Il avait donc sur le théâtre d’Athènes, comme Épicharme sur celui de Syracuse, développé dans son sens originel la partie non politique de la comédie mégarienne. Ces diverses questions ne peuvent que s’indiquer sans se résoudre. Cependant le langage des critiques anciens et la marche générale de l’art nous induisent à penser que les types ne prirent toute leur valeur que dans la comédie nouvelle, plus riche en développements et plus maîtresse de ses ressources. Il y a aussi une remarque à faire, c’est que même les pièces mythologiques d’Épicharme, où l’observation morale n’avait point à créer de types humains, appelaient des procédés