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Et il referma la porte.

Tout penaud, M. Robichon continua son chemin.

Il n’avait pas marché un arpent qu’il fit la rencontre d’un cultivateur ramenant à l’étable une paire de chevaux de trait.

— J’ai mon affaire, pensa-t-il.

Mis au courant des ennuis de M. Robichon, l’homme des champs répondit :

— Vot, machine avance plus. Tant mieux ! Pour lors’on va avoir la paix.

À la revoyure, ajouta-t-il, y commence à mouiller.

Le ciel se chargeait de plus en plus.

Le parfumeur était exténué.

Les « habitants », c’était clair comme deux et deux font quatre, se payaient sa tête.

Il se heurtait à toutes sortes de faux-fuyants. Celui-ci venait de vendre son écurie ; les chevaux de celui-là n’en pouvaient plus ; un autre le regrettait beaucoup, mais ses bêtes n’étaient pas revenues des champs ; un quatrième s’en allait à la Pointe-aux-Trembles, et ainsi de suite pour les autres.

Au désespoir, M. Robichon allait rebrousser chemin quand il aperçut une grande étable, et tout près la maison du maître.

Plus l’étable est grande, songea-t-il, plus il y a d’animaux. À moins d’une guigne sans pareille, je suis sauvé.