Page:Girard - Contes de chez nous, 1912.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
– 152 –

Charles se leva.

Alors, mademoiselle, pardonnez-moi de vous avoir dérangée. Je ne saurais trop vous remercier de votre gracieuse hospitalité.

Jeanne le laissait dire.

Et, comme il tirait sa révérence, elle le prit par le bras.

— Ah ! les hommes, remarqua-t-elle en riant, ça se laisse décourager pour un rien. Attendez donc ! je suis fille unique. Alors, vous comprenez. Excusez-moi, je suis de retour dans un instant.

Charles n’était pas revenu de son ébahissement qu’elle avait disparu.

Aussi charmante qu’originale, se dit-il. L’ « habitante », mais c’est celle qui gémit, là-bas, dans l’automobile.

Il vit bientôt sortir un homme de haute taille, large d’épaules et de poitrine, la figure mauvaise, comme un dormeur dont on interrompt la sieste.

Jeanne le conduisait par la main, comme un enfant.

— Bonjour, dit-il sèchement.

Et il toisa l’étranger.

Le danois s’était levé en grognant.

— Bonjour, monsieur, répondit Charles, en portant la main à sa coiffure.

— Que me voulez-vous ?

Voici, commença l’ami de Prudence, qui tournait son chapeau entre ses doigts. Des amis et moi, nous faisions de l’automobile quand tout à coup, ça ne va plus. Alors,