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— C’est tout de même triste que la pluie ait sitôt cessé…

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Jamais François Duclos, le violoneux officiel de Saint-Paul l’Ermite, n’avait joué avec tant d’entrain.

Il s’accompagnait de la tête et de la semelle.

L’archet dansait sur les cordes, exécutant mille cabrioles.

Dans la cuisine séculaire, au parquet récemment jauni, les chaises avaient été poussées contre la cloison. Les bûches d’érable et de hêtre pétillaient gaiement dans le poêle à deux ponts. Les lanciers succédaient aux quadrilles et les quadrilles aux lanciers.

Au dehors, il faisait un froid sec, un froid de janvier. De temps à autre on entendait un son joyeux de clochettes ou de grelots. C’était la jeunesse qui, au milieu de sonores éclats de rire, qu’il faisait bon entendre, venait prendre part à la fête, aux noces de Charles Miron et de Jeanne Lafrance, le meilleur parti de la paroisse.