Aller au contenu

Page:Girard - Contes de chez nous, 1912.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

DIALOGUE SUR LES MORTS



Mme Beaudry, trente ans.
Lionel Leblanc, vingt-huit ans.


Après-dînée du 2 novembre 1909. — Boudoir de Mme Beaudry, rue Peel, à Montréal. — La pièce est imprégnée des exhalaisons qui se dégagent de la chaleur tiède et parfumée de la serre et de la menue personne de Mme Beaudry. — Les pieds tout près des chenets, devant la flambée joyeuse et pétillante de l’âtre, Mme Beaudry et Lionel Leblanc disent des sottises entrecoupées de longs silences gênants. — Les deux interlocuteurs maintiennent entre eux la distance respectueuse d’un gros chien.


Lionel. — Ainsi, ma chère Madame, nulle éloquence humaine ne saurait vous convaincre ?…

Mme Beaudry (avec épouvante). — Oh ! mon ami, votre langage est horrible !…