Page:Girard - Contes de chez nous, 1912.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 208 —

Roland. — Mon père m’a flanqué à la porte.

Paul (se levant). — Hein ! tu as dit ?

Roland. — J’ai dit que mon père m’a flanqué à la porte.

(Mettant la main dans la poche de son paletot.) Veux tu un cigare ? (Il cherche dans toutes ses poches). Ah ! pardon ! j’ai fumé mon dernier, hier. Si tu n’y mets pas d’objection, tu grilleras bien une cigarette à la place.

Paul. — Avec plaisir.

Roland (se levant). — Je crois en avoir encore quelques-unes. (Il cherche partout, mais en vain.) Peste ! je n’en ai plus une seule. (Revenant vers Paul.) Eh bien ! mon cher Paul, nous allons nous rabattre sur la pipe. Oh ! mais, j’ai du si bon tabac, que tu vas me supplier d’en emplir ta blague. Celui dont se vante tant Charlie n’est que de la « verrine » auprès du mien.

Roland ouvre la malle. Il en retire le pot à tabac. En enlevant le couvercle il fait un geste de désespoir.) Passe-moi ta blague.

Paul. — Eh bien ! et ton excellent tabac ?

Roland. — Désespéré, mon ami, mais… je n’en ai plus.