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Roland. — Ah ! oui, le roman de cette poitrine amoureuse. Pas besoin d’aller au spectacle pour cela, nous en avons beaucoup de Marguerite Gauthier. Eh bien ! j’accepte avec reconnaissance, mon cher Paul. Au revoir. (Il lui tend la main.)

Paul. — À ce soir. (Il sort.)


SCÈNE IV


Roland


Roland (prenant un livre sur la table). — Tiens ! Alfred de Musset.

(Il se couche à demi sur le lit et récite) :

Fut-il jamais douceur de cœur pareille
À voir Manon dans mes bras sommeiller ?
Son front coquet parfume l’oreiller ;
Dans son beau sein j’entends son cœur qui veille,
Un songe passe, et s’en vient s’égayer.
Ainsi s’endort une fleur d’églantier
Dans son calice enfermant une abeille
Moi, je la berce, un plus charmant métier.
Fut-il jamais ?

(Levant les yeux). Que c’est beau ! (Il continue) :