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Renée (sentant l’éventail). — Oui, tu as raison.

Lorette. — Il y a longtemps que vous possédez cet objet ?

Roland. — Une couple de mois.

Lorette. — Je saisis. Vous l’avez acheté à prix réduit dans un fonds de banqueroute en prévision des grandes chaleurs de l’été prochain.

Roland. — Oui, oui, c’est cela.

Lorette (s’éloignant de quelques pas). Voilà. Regardez-vous dans cette glace et dites-moi si c’est réussi.

Roland (se regardant dans le miroir). — Superbe !

(Il défait le nœud.) Mais vous avez raison, la boucle m’irait mieux. S’il vous plaît de recommencer. Je n’abuse pas de votre bienveillance ?

Lorette. — Mais non, mais non.

Roland (tandis que Lorette fait le nœud). — Je crois que ce ruban est enroulé en arrière du cou. Ayez donc, Mademoiselle, la complaisance de le mettre en place.

(Lorette passe ses bras autour du cou de Roland.)

On dit que les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Cette remarque est vraie même pour les heures. Quelle bizarrerie que la vie ! Avant votre arrivée ici…