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Page:Girard - Contes de chez nous, 1912.djvu/240

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Renée (à part). — Ça marche.

Roland. — Trop longtemps, j’ai ridiculisé ce que je n’avais jamais compris. Et aujourd’hui je suis bien puni, puni par là où j’ai péché.

Lorette. — Et par où avez-vous péché ?

Roland. — Par l’amour.

Lorette. — Et vous êtes puni par ?…

Roland. — L’amour.

L’amour, l’amour, toujours l’amour. Il n’y a donc que de l’amour ici-bas. On se venge, c’est de l’amour, on déteste, c’est de l’amour, on est jaloux, c’est de l’amour. Et, moi-même, je suis atteint… Oui, j’aime et chaque minute que…

Croyez-vous à l’amour à première vue, Mademoiselle Lorette ?

Lorette. — Peut-être ?…

Roland. — Et chaque minute que (Il lui prend la main) je contemple vos yeux si purs, votre bouche captivante, tout votre être, ce sentiment que vous avez fait naître là s’implante plus fortement dans mon cœur. Pourquoi ? Comment ? Je ne vous connais que depuis quelques minutes et déjà je vous aime, je vous adore, je sens que je vous aimerai comme un fou.