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les nuits, la trompette et le tambour se firent entendre.

Souvent on criait : Qui va là ?

De la redoute furent tirés plusieurs coups d’arquebuse.

L’Agniehronnon, désespérant de ne pouvoir surprendre la place, et ne trouvant pas de chasse dans les environs, retourna dans son pays.

Il n’y fut pas longtemps.

Dès que le Saint-Laurent fut libre de glace, les Iroquois s’élancèrent de tous côtés, en bandes détachées, à la poursuite des Français ou des Indiens ennemis.

Les Agniehronnons d’Aontarisati, furieux de leur premier échec, résolurent de nouveau d’enlever par surprise la bourgade des Trois-Rivières. Sur le conseil d’Andioura, ils dépêchèrent dans les environs de Montréal et de Québec quelques bandes détachées de leur troupe, afin d’occuper l’attention des Français, et leur enlever toute idée de descendre ou de monter aux Trois-Rivières.

Cela fait, ils se divisèrent en trois bandes : la première, sous les ordres d’Aontarisati, se cacha dans l’épaisseur des bois en arrière des Trois-Rivières ; la seconde, montée dans une dizaine de canots, traversa le Metaberoutin, en face du fort ; la troisième, enfin sous le commandement d’Andioura, s’embusqua dans un canot à l’intérieur d’une anse dont la pointe élevée le dérobait à la vue du fort.

Les Indiens avaient remarqué au fond de cette anse des champs de maïs en culture. Ils pensaient donc que