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FLORENCE

passage, puis il s’approche de la fille du notaire, et salue avec courtoisie, mais sans affectation.

— Mademoiselle, puis-je espérer l’honneur d’une valse ?

Florence baisse les yeux. Mais elle les relève aussitôt avec un rayon de bonheur qu’elle s’efforce en vain de voiler.

— M. Rolette, mon carnet est plein de valses et de polkas promises, mais pour vous je fais exception. La prochaine valse est en blanc. Je ne l’ai promise à personne, car j’espérais que vous viendriez me demander. Ne soyez pas froissé de ce langage un peu osé peut être. La reconnaissance de mon âme parle plus haut que les convenances mondaines. Aussi, monsieur, j’accepte avec plaisir l’honneur que vous me faites.

Florence pose sa main d’albâtre sur l’épaule du jeune homme.

Hubert passe gracieusement son bras autour de la taille de la jeune fille.

Tous deux s’envolent dans le tourbillon.


Celui-ci la tenait enlacée.


Florence, dans l’ivresse du bonheur, s’abandonnait sans réserve à son élégant cavalier. Celui-ci la tenait enlacée d’un bras souple et ferme. Leurs yeux se rencontraient, ils échangeaient leur haleine. La fille du notaire sentait une chaleur étrange s’emparer de toutes les fibres de son être. Lui, la conduisait avec une grâce, une aisance qui la subjuguait.

Qui pourrait dire les sentiments qui s’agitaient dans le cœur virginal de Florence ? Elle-même, les connaissait-elle ? Cependant oui, elle en démêlait deux : l’amour, l’admiration.