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FLORENCE

— Pas un mot, ou je te…

Elle part en faisant entendre un délicieux frou-frou et un petit rire perlé qui laissent une douce sensation au cœur d’Hubert. Peu d’instants après, il entend de nouveau le frou-frou, et il voit la jeune fille tenant dans ses mains un bassin, des bandages, en un mot, tout ce qu’il faut pour faire un pansement.

Voilà ce que Florence appelait magistralement sa « trousse de médecin. »

— Mais que veut dire tout ceci ? Ne dirait-on pas que je suis à l’article de la mort ?

— Hubert, on craint toujours pour ceux que l’on aime.

Lorsque le blessé sentit les mains de Florence passer à travers ses cheveux pour en dégager le sang, lorsqu’il vit sa bouche si près de la sienne qu’il en aspirait l’haleine parfumée, il eut un tressaillement.

— Il fait si bon d’être soigné par toi, Florence, que j’irais volontiers me faire fendre la tête une seconde fois.

— Je ne me savais pas si bon médecin, répliqua la jeune fille en souriant.

— Mais, tu veux me faire jouer au colin-maillard. Laisse-moi donc les yeux à découvert que je puisse te contempler.

Tous deux étaient si occupés qu’ils ne s’aperçurent pas que la porte venait de se refermer sur le notaire et sur deux autres individus, dont l’un portait le bras en écharpe.

— Monsieur le docteur, combien vous dois-je ? interrogea le patient.