de bure avec chemise de laine à gros carreaux noirs et rouges, descend en maugréant.
— Sapristi ! Faut-y s’en faire une raison de nous réveiller avant les coqs. Depuis que…
Mais à la vue d’un citadin, d’un gosse de la ville, il s’arrête tout court.
— C’est mon plus jeune. Y est pas vieux, mais y a de la poigne, et n’d’mande qu’à vous servir. Fanfan, tu vas mener le cheval de monsieur, à l’écurie. T’z’y donneras une bonne ration d’avoine.
Le garçon, leste comme un chat sauvage, saute en selle, et va soigner la bête fourbue.
— Vous plairait-il de m’dire vot’nom ?
— Hubert Rolette, patriote patriotisant.
— Patriote, vous patriote ! Que j’sus t’heureux d’vous recevoir !
Et l’aubergiste s’élance au cou du jeune homme avec une force telle qu’Hubert s’écrie :
— Mais mon brave, vous voulez donc m’étouffer ?
— Dieu m’garde d’étouffer un d’mes amis !
« Mais j’parle, j’parle comme une vieille pie. Et vous êtes là trempé comme une bécasse, et l’estomac vide comme une grange, sauf vot’respect. Et ce linge plein de sang. Ah ! Seigneur ! Seigneur ! que j’sus bête, que j’sus donc bête ! s’t’y vrai que je mourrai comme çà ?… »
Le vieux allait, venait, se démenait, ne savait pas où donner de la tête.
— Vous allez vous réchauffer près du poêle, j’vas vous donner du linge sec.
— Non, merci ! celui-ci sèchera assez vite près d’un