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MOSAÏQUE
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Toute la traversée durant, ce veuf d’un nouveau genre, se promena sur la dunette, en fumant mélancoliquement.

La jeune femme, de son côté, dévorait nombre de romans, cherchant à trouver, dans un monde imaginaire, un bonheur qu’elle avait à portée de la main.

À peine débarqué au Havre, Horace eut d’abord l’idée de sauter dans le premier vapeur, en destination pour l’Amérique.

— Après tout, se dit-il, pourquoi manquerais-je complètement mon voyage ? Je ne connais pas les vieux pays ; j’ai, là, une excellente occasion de le faire, puisque je suis sur les lieux mêmes. Les dépenses, il est vrai, seront plus fortes que si nos deux cœurs battaient à l’unisson, mais pourquoi y regarderais-je de si près ?

Il visita la France, franchit les Pyrénées, traversa la Manche, parcourut l’Angleterre, toujours accompagné de sa douce et soumise petite femme.

Tous deux, cependant, se regardaient comme deux charmants petits chiens de faïence.

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Enfin, sonna l’heure du retour. Mais quel retour, grand Dieu !

Horace fut témoin d’un de ces déchirements d’entrailles auxquels il ne lui avait jamais été donné d’assister.