voilà ce qu’il dépeint avec tant de puissance ; et comment est-il parvenu à tout dire, à tout savoir, à tout montrer à l’œil étonné du lecteur ? » C’est au moyen de cette canne monstrueuse.
M. de Balzac, comme les princes populaires qui se déguisent pour visiter la cabane du pauvre et les palais du riche qu’ils veulent éprouver, M. de Balzac se cache pour observer ; il regarde, il regarde des gens qui se croient seuls, qui pensent comme jamais on ne les a vus penser ; il observe des génies qu’il surprend au saut du lit, des sentiments en robe de chambre, des vanités en bonnet de nuit, des passions en pantoufles, des fureurs en casquettes, des désespoirs en camisoles, et puis il vous met tout cela dans un livre !… et le livre court la France ; on le traduit en Allemagne, on le contrefait en Belgique, et M. de Balzac passe pour un homme de génie ! Ô charlatanisme ! c’est la canne qu’il faut admirer, et non l’homme qui la possède ; il n’a tout au plus qu’un mérite :
La manière de s’en servir :