Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/118

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l’on n’attend jamais, que l’on n’a jamais attendus pour rien ; oh ! ceux-là, nous leur conseillons d’être exacts, d’arriver même un peu avant l’heure, s’ils veulent obtenir en leur vie une part de quoi que ce soit et être entrés pour quelque chose dans une décision quelconque.

Le ministre de Tancrède fut donc accueilli comme un homme qu’on attendait, et dont on attendait une idée.

Un personnage qui paraissait avoir une sorte de prépondérance sur les autres, vint à lui en lui tendant cordialement la main.

— Mais, pensa Tancrède, j’ai vu cette figure-là quelque part, cet homme ne m’est pas inconnu…

— Le roi sait-il ?… dit un des ministres.

— Que je suis fou ! pensa aussitôt Tancrède, c’est le roi ; comment n’ai-je pas deviné cela tout de suite ? je devais pourtant bien m’attendre à trouver le roi ici.

Le roi, peu d’instants après, s’assit devant la table, et les ministres prirent chacun leur place au conseil.

Tancrède était singulièrement embarrassé,