Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/167

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— Il est un peu tard pour parler politique, dit-elle.

— Oh ! je n’y tiens pas…

Il se tut encore quelques instants ; puis il reprit avec le même aplomb :

— Scribe se met, dit-on, sur les rangs, pour être de l’Académie ; on croit qu’il sera nommé.

Elle sourit encore malgré elle.

— Quelle manie de conversation avez-vous donc ? dit-elle.

— Quoi ! vous voulez que je reste sans mot dire, sans dormir, sans aimer, depuis deux heures du matin jusqu’à deux heures de la journée ? car il ne sera pas convenable que je m’en aille avant l’heure où j’aurais pu venir.

— Et bien ! causez, dites ce qu’il vous plaira.

Il resta que’ques moments à chercher, après quoi il continua :

— Vous avez là de jolis flambeaux, madame, mais je remarque sur ces étagères plusieurs choses du même genre, ces vases, ces flacons ; vous aimez donc beaucoup les Chinois, madame ?