Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’homme dont il s’agit était de ceux qui ne veulent point paraître occupés. Il cherchait avec beaucoup d’attention un papier, une note, un rapport, que sais-je ? il feuilletait avec inquiétude les paperasses d’un carton, mais il ne voulait point paraître attacher à cette recherche trop d’importance, — il ne voulait pas non plus l’interrompre un moment. Cela était difficile, et voilà ce qu’il faisait.

Ses yeux poursuivaient avec avidité, parmi toutes ces écritures différentes, le nom, la date, le chiffre qu’il voulait trouver, tandis que son oreille à demi attentive s’efforçait de suivre la conversation.

On annonça M. Dorimont.

— Faites entrer.

— Vous êtes exact, dit le banquier au jeune homme sans lever la tête ; fort bien, c’est bon signe. J’ai dit onze heures : onze heures viennent de sonner et vous voilà. C’est bien, j’aime l’exactitude. Dans les affaires l’exactitude est une vertu.

— Je ne me serais pas pardonné de faire attendre une minute un homme dont les ins-