Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/186

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nerais-je pas aussi ce plaisir-là ? La canne me doit une réparation — et Tancrède fit passer la canne dans sa main gauche.

La voiture des deux jeunes gens s’arrêta devant la porte d’un joli petit hôtel de la rue Saint-Georges, et les deux superbes dandys entrèrent dans l’antichambre, sans se douter qu’ils étaient trois.

Ils quittèrent leurs manteaux ; Tancrède, étourdiment, allait faire comme eux ; mais heureusement il se rappela que ce soin était inutile ; il garda sa grosse redingote de voyage, et remit sur sa tête son chapeau, que, par une routine de politesse, il avait ôté en entrant.

Les deux battants de la porte du salon s’ouvrirent, et Tancrède passa bien vite le premier pendant qu’on annonçait les nouveaux venus, occupés à rétablir un aimable désordre dans les boucles de leurs cheveux.

Tancrède commençait à s’accoutumer à être invisible : cependant ce jour-là, pour lui-même, il se sentait gêné de se trouver ainsi mal vêtu, avec des bottes crottées, une redingote du ma-