parentes pour les observer dans l’inspiration. Quel beau spectacle que celui d’une riche pensée qui s’éveille ! Tancrède, grâce à son invisibilité, avait été à même d’observer la femme aux prises avec la passion, en proie à ses souvenirs d’amour ; et maintenant il observe la jeune fille aux prises avec son génie, en proie à ses involontaires désirs, à ses pures espérances d’amour.
Que Clarisse lui parut charmante ainsi ! que ses yeux étaient beaux, parés de leur génie ! Ses blonds cheveux descendaient en vagues d’or sur ses blanches épaules ; son teint était éblouissant d’éclat ; sa bouche était inspirée ; son sourire était rayonnant. Tancrède la contemplait avec ravissement. Alors ils avaient changé de rôle : ce n’est plus lui, c’est elle maintenant qui semble un être idéal ; c’est elle qui est l’apparition céleste, l’image divine qui fascine les regards.
Tancrède, ébloui, transporté, croyait voir l’ange de la poésie ; il cherchait déjà ses blanches ailes ; Clarisse lui parut idéal, sublime,