Page:Giraud - Héros et Pierrots, 1898.djvu/50

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Et, pour fleurir ses yeux moroses
D’une trompeuse cécité,
Les aveugle d’étoiles roses
Aux pétales des roses-thé.

Un reître à l’âme inoccupée
Que ronge un fatal nonchaloir,
Sur le pommeau de son épée
Crispe ses gants de buffle noir.

Au fond d’une alcôve lascive,
Beau de tous les baisers subis,
La chair ambiguë et passive
Sous le sadisme des rubis,

Sur de doux coussins d’Andrinople,
Un vénal enfant de plaisir,
Un menin aux yeux de sinople
Joue avec son nouveau désir.

Et, bras tendus, une hystérique
Ploie en râlant, les cheveux droits,
Sous l’amour d’un Christ chimérique
Dont elle est, en songe, la croix.