Page:Giraud - Le Scribe, 1883.djvu/95

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artificiels, sous un ciel rose, à travers les prairies idéalement vertes, nos recherches de l’inconnu, ce trèfle à cinq feuilles. Puis, l’exil & ses rancœurs, l’absence & ses lancinantes blessures ! Ce boudoir, elle l’a clos de ses mains fébriles, le soir de l’adieu. Elle a défendu d’y jamais entrer. Comme relique d’amour, elle a voulu emporter sa robe blanche, la préférée. Et, quand elle a perdu l’espoir du retour, elle a renfermé la toilette dans un coffre d’ébène, oblong & noir comme un cercueil, et, navrée, il lui a semblé qu’elle s’ensevelissait elle-même.

Le jour baisse, le soleil sombre à l’horizon, & le boudoir s’obscurcit. De tous ces souvenirs remués s’exhale un parfum troublant, comme d’un vieux sachet d’ylang-ylang. Une tendresse nous pénètre, et je prie la pauvre ridée de remettre la robe d’autrefois.


Elle me sourit tristement & s’éloigne. Je reste seul. Il me semble que j’ai rêvé. Le