Page:Giraudoux - Électre.djvu/88

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CLYTEMNESTRE. – Oui… Il te ressemble.

ÉLECTRE. – Que notre première heure de mariage nous ait donné cette ressemblance qui ne vient qu’aux vieux époux, cela promet, n’est-ce pas, mère ?

CLYTEMNESTRE. – Qui êtes-vous ?

ÉLECTRE. – Que t’importe ! Jamais homme n’a été moins à toi.

CLYTEMNESTRE. – Quel qu’il soit, qui que vous soyez, étranger, ne vous prêtez pas à ce caprice. Ou plutôt aidez-moi. Si vous êtes digne d’Électre, nous verrons demain. Je convaincrai Égisthe… Mais jamais nuit ne m’a semblé moins propice. Laisse cet homme, Électre.

ÉLECTRE. – Trop tard, ses bras me tiennent.

CLYTEMNESTRE. – Tu sais rompre le fer, quand tu veux.

ÉLECTRE. – Le fer oui, ce fer non.

CLYTEMNESTRE. – Que t’a-t-il dit contre ta mère pour que tu l’acceptes ainsi ?

ÉLECTRE. – Nous n’avons encore eu