Page:Giraudoux - Amphitryon 38.djvu/202

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Alcmène. — J’ai peur ! Il est tellement plus facile de tenter un homme qu’une femme, surtout avec le progrès de l’humanité pour appât.

Amphitryon. — Tu es là, Alcmène, et ta seule vue…

Alcmène. — Tu ne me verras pas, je serai dans ton dos. Il n’en faut pas plus pour qu’un mari échappe à sa femme. D’ailleurs que suis-je bien à côté de ce que Jupiter va t’offrir…

Jupiter. — Qu’en sais-tu ? Je vais peut-être lui offrir des femmes.

Alcmène. — Pour faire un jeu de mots douteux, n’abusez pas de votre toute-puissance.

Jupiter. — En ai-je abusé jusqu’ici ? Car enfin, qui êtes-vous, tous les deux, entre les lois du destin et les désirs de Thèbes ?

Alcmène. — Deux de tes créatures !