Page:Giraudoux - La Première Disparition de Jérôme Bardini.djvu/59

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pour après-demain, si Maud restait, des truites pour vendredi. Elle les avait commandées ferme, même s’ils étaient seuls. Elle avait rassemblé d’un coup dans sa visite à Nogent, appelé au secours tout ce qui devait élever autour de la maison cette haie de bien-être, cette fumée de bonheur qu’un époux ne franchit pas, un époux difficile. Les lotions, les truffes, les vestons bleu croisés allaient dès demain affluer. Il y aurait aussi deux surprises. Quelles surprises ? Tristes surprises en tout cas pour elle, qui les aurait oubliées le jour où elles arriveraient. Elle ne voulait pas les dire ? Il essaya de deviner ce résidu insoluble, le seul, de sa vie avec Renée. Elle résista. Elle fut soulagée d’apprendre qu’il prenait du café. Elle proposa de le servir dans le jardin. C’était un beau jour d’automne. Toutes les bêtes du printemps, papillons, pinsons, hannetons, habitaient